La Sardaigne de Milena Agus, nous y avions goûté avec « La Comtesse de Ricotta », mais c’est peut-être par ce Mal de pierres qu’il eût fallu commencer pour apprécier l’écrivaine à sa juste valeur. Le mal de pierres confond les reins, plie en deux, rend fou et porte bien mal son nom de calculs. Celle qui en est ici atteinte ne calcule rien, elle se laisse faire, par la vie, par son talent de poétesse réprimée, par les aléas de sa petite vie plongée dans ce petit monde. Elle s’occupera de son mari, qu’elle n’aura pas choisi, de son fils qui ne lui ressemble pas et de sa petite-fille qui est la narratrice. Quelle femme se cachait donc derrière cette grand-mère aimante ? Quels secrets taisait-elle ? Quelle fantasmagorie avait-elle brodé, et pourquoi ? Nous finirons par tout savoir. De son souffle silencieux Milena Agus nous ensorcelle et nous mène à ses côtés, tranquillement, sereinement et avec grâce vers ce fatal moment de révélation finale… Voici un très joli bijou qu’il serait dommage de ne pas s’offrir.
MAL DE PIERRES
Milena Agus
Éditions Liana Levi, 2007 (v.o. 2006)
Traduit de l’italien par Dominique Vittoz