Je vous avais parlé l’année dernière de cette écrivaine japonaise, Banana Yashimoto, très lue en Italie et qui était un Murakami avant l’heure, d’après ses fans. J’avais aimé son livre Au revoir Tsugumi, lu en anglais. J’ai terriblement aimé aussi ce recueil qui réunit deux nouvelles. Cette fois je l’ai lue en français et sans une once de regret.
J’aime l’étrange tel qu’il peut être délayé par les plumes et les imaginations japonaises. Il transforme le récit en conte alors que l’on serait davantage dans un genre thriller et frayeurs. Les morts sont capables de créer des incendies, ils se présentent même en chair et en os dans l’histoire, dialoguant avec un des personnages, pourtant vivant.
C’est ainsi. Dans la croyance japonaise les portes de communication entre ces deux mondes sont franchissables en certaines occasions ou en certains lieux. Et Banana Yashimoto joue sur tous les tableaux, le psychologique, le drôle, le terrifiant et l’émouvant ; tout se tient la main et nous hante délicieusement.
DUR, DUR
(Hardboiled & Hardluck)
Banana Yashimoto
Éd. rivages, 2001 (v.o. 1999)
Traduit du japonais par Dominque Palmé et Kyôko Satô