NOCTURNE INDIEN
Antonio Tabucchi
Éd. Christian Bourgois, 1987 (v.o. 1984)
Traduit de l’italien par Lise Chappuis
Prix Médicis étranger 1987
J’aime lire Antonion Tabucchi. Je ne saurais m’en expliquer la raison. Est-ce parce qu’il ne permet pas à son lecteur d’être dupe sur la frontière entre réalité et fiction ; est-ce dû à la clarté qui émane de ses écrits, de la douceur qui enveloppe sa plume, ou serait-ce parce que j’aime tant Fernando Pessoa qu’il avait prit tant de soi à traduire ?… À mon rythme je m’offre de découvrir ses écrits. Le hasard m’a mis entre les mains ce Nocturne Indien que je désirais lire depuis quelque temps déjà. Je fus surprise d’abord par la brièveté du récit que je m’étais imaginé autrement plus épais ! Je le commençai et le terminai dans la foulée, le jour même. L’écrit est tant un essai, un récit de voyage qu’un roman. Il se termine en conte philosophique. Et explore ce phénomène si régulièrement brossé par les écrivains dans un récit où le personnage principal se lance à la recherche d’un ami (frère ou collègue) en terre étrangère et qui en réalité ne fait que cavaler après un autre lui-même, une face cachée de ces soi multiples qui nous composent. L’écriture est enjouée ai-je trouvé. Les dialogues vifs et énigmatiques à la fois. Le narrateur arrive en Inde, pays qu’il visite pour la première fois. Son principe est de changer d’hôtel tous les jours. De rencontre en rencontre, et d’une ville à une autre nous cheminons à ses côtés dans ce pays qui est fait pour que l’on s’y perde…