Je vous avais longuement parlé en 2013, du changement d’éligibilité du Man Booker Prize. Ce grand prix littéraire britannique, qui récompensait jusque là les livres anglophones des écrivains du Commonwealth, de l’Irlande, du Pakistan et d’Afrique du Sud venait de s’ouvrir à tous les écrivains anglophones dont les écrivains américains, à condition que leur livre soit publié en Angleterre. Inquiétude et polémiques avaient jailli de toutes parts (pour les détails de l’affaire je vous laisse consulter mon article de l’époque). Et puis le temps est passé. Mais voici que cette année le Man Booker Prize a réellement été discerné à un écrivain américain, Paul Beatty, pour son roman satirique « The Sellout » où le narrateur et personnage principal est un homme en Californie qui se lance dans la grande aventure, notamment, de ré-instaurer l’esclavage et la ségrégation.
Ce livre sera très certainement traduit et publié bientôt en français. Mais j’ai eu envie de partager avec vous une citation de Paul Beatty que j’ai extrait d’une interview récente, il s’agit là d’un conseil qu’il donnerait bien à ses élèves de l’Université de Columbia :
Ce n’est pas la peine d’écrire pour parler de tentatives de changer le monde. Prenez votre plume pour parler d’un monde qui a changé, ou qui ne change pas. Et laissez votre travail trouver sa portée.
Vous pouvez lire l’intégralité de l’article en question sur cette page du site Guernica ou écouter Paul Beatty sur l’émission radiophonique du Leonard Lopate Show, ou dans une interview de début 2016 sur l’excellente radio Npr. Tous deux sont en anglais. J’essaierai de trouver le temps de traduire l’article en français pour le porter à vos yeux. La citation ci-dessus est également traduite par moi, vous me pardonnerez mes maladresses et libertés prises !!