J’ai découvert cette écrivaine à l’occasion de l’annonce de la première sélection du prestigieux prix littéraire Man Booker Prize 2013. Écrivaine et scénariste, Ruth Ozeki est également moine zen. Née aux Etats-Unis de mère japonaise et de père américain elle vit au Canada et a la double nationalité américaine et canadienne. Néanmoins elle a vécu, étudié et travaillé des années durant au Japon, s’initiant à divers arts japonais. Elle a été professeur d’université et directrice fondateur d’un institut de langue là-bas.
Le Shishôsetsu (traduit en anglais par I-Novel) est un genre littéraire japonais où l’écrivain se met en scène dans son roman pour décrire, avec réalisme une facette sombre et peu connue de la société. Nous retrouvons donc dans ce livre aussi bien Ruth que son époux Oliver. Naturellement leurs univers et centres d’intérêt sont détaillés dans le roman. Mais il est encore bien d’autres thèmes et univers qui sont explorés ici. Je citerais la seconde guerre mondiale et les pilotes kamikaze, le 11 septembre et New York, le mauvais sort subi par les élèves japonais traumatisés par leurs camarades de classe, les développements informatiques et leurs méfaits, l’échec socio-économique d’une famille et les tentatives de suicide qui peuvent s’ensuivre… Autant dire que le livre est dense, et pas toujours rose. Mais il est passionnant, et captivant.
Une écrivaine séjournant dans une île canadienne trouve en bord de mer un journal intime accompagné de divers objets, soigneusement emballés, ayant vraisemblablement voyagé depuis le Japon telle une bouteille à la mer. S’instaure alors une communication à distance entre l’écrivaine et la jeune fille au journal intime, une communication qui prendra lieu entre des espaces et temps éloignés pour former un temps présent universel.
On s’attachera au personnage de l’arrière grand-mère de 104 ans qui est moine zen et tient une place centrale dans l’histoire. Et l’on appréciera tous les messages et éclairages relatifs à la préservation de l’environnement et aux connaissances d’ordre botaniste. Je suis très heureuse d’avoir lu ce livre même si j’avoue avoir une nette préférence en général pour les récits qui abordent un nombre restreint de thèmes. Cela étant dit, j’ai constaté que les écrivains remportaient des prix avec celui de leurs romans qui était justement un roman fleuve, brassant tous les sujets qui leur sont chers. Pour ma part je serai désormais une lectrice assidue des livres de Ruth Ozeki.
EN MÊME TEMPS, TOUTE LA TERRE ET TOUT LE CIEL
(A Tale for the Time Being)
Ruth Ozeki
Éd. Belfond, 2013 (v.o. 2012)
Traduit de l’anglais par Sarah Tardy
Finaliste du Man Booker Prize 2013
Je vous recommande, si vous êtes anglophone, cette émission littéraire où l’on pourra mieux connaître Ruth Ozeki et son parcours.
Et pour ceux qui aiment les bandes annonces, voici un avant-goût du livre…
Et vous pouvez vous référer au site de l’écrivaine ici.