Notre quelque part se trouve au Ghana, quelque part justement dans un petit village aux mœurs ancestrales, réunissant un petit monde qui vit selon les traditions hérités de temps immémoriaux. Bonbon acidulé mêlant parler local et penser intellectuel, entrelaçant le vivre d’antan avec le vivre actuel, il perle d’une substantifique moelle.
J’ai eu par moments le sentiment de me trouver dans un des très bons Murakami d’autrefois créé dans une saveur africaine. Au lieu du fantastique pétillant chez l’auteur japonais ici nous sommes subjugués par la sorcellerie et l’envoûtement.
Un jeune médecin légiste aux pratiques occidentales se laisse convaincre de contribuer à une enquête policière fort singulière. Il est tenu alors de renouer avec ses racines et de laisser parler en lui la voix de la sagesse afin de parvenir à délier le vrai du faux, le soir, autour d’un feu et sirotant un nectar mystique concocté par les aînés du village…
Le récit se laisse lire avec indolence. Nous naviguons dans une sphère semi-réelle, semi-illusoire et le tout forme un monde délicieusement humain.
Notre quelque part
Nii Ayikwei Parkes
éd. Zulma, 2014 (v.o. 1997)
Traduction (de l’anglais – Ghana) par Sika Fakambi