Sinologue et diplomate, le néerlandais Robert Van Gulik maîtrisait plus d’une dizaine de langues et dialectes, vivantes et mortes, d’Europe et d’Asie. Il avait vécu dans bien des pays étrangers et son épouse était chinoise. Il s’était initié aux arts des lettrés chinois au nombre desquels la poésie, la calligraphie et le luth chinois. Aujourd’hui il est surtout connu pour sa série policière, les enquêtes du Juge Ti.
Le Juge Ti est un magistrat qui ne faillit jamais, ni dans ses enquêtes ni dans la justesse de son action en voie de rétablir l’ordre. Mais ce qui est délicieux dans ces romans est leur structure, d’une part, et le mode de pensée, le mode de vivre qui y sont véhiculés d’autre part. Car nous nous trouvons réellement en ces temps anciens, dans la peau de ces lettrés chinois, mandarins, dans leur postes de fonctionnaires parfois corrompus et parfois intègres. Qu’un esprit vienne jouer un rôle dans l’histoire sera chose tout à fait naturelle. Mais je vous parlais aussi de la structure de ces polars. Les tête de chapitres sont un petit roman en soi. A la mode ancienne, ces titres résument le contenu du chapitre tout en nous laissant intrigués à leur lecture !
Au global les enquêtes du Juge Ti sont des thrillers mêlant magie et philosophie. Comme je vous le disais on y rencontre tant la société chinoise d’une époque révolue que les principes du confucianisme et autres croyances. Je suis tombée sur ce volume par hasard. J’ai retrouvé ce plaisir succulent que j’avais eu à lire un polar de Van Gulik pour la toute première fois des années auparavant. Nul doute que 10/18 continue d’éditer l’ensemble de la collection, et de toute manière, les différents volumes sont largement disponibles d’occasion.
L’ÉNIGME DU CLOU CHINOIS
(The Chinese Nail Murders)
Robert Van Gulik
Éd. 10/18, 1985 (v.o. 1961)
Traduit du néerlandais par Anne Dechangel, Robert Guerbet et Jos Simons