« Comme on a tous suivi les conseils de Pauline et investi dans des hauts réfléchissants, on forme un petit bataillon lumineux qui court dans les rue de la ville. Un parmi tant d'autres. Parfois, quand on croise ceux que j'appelle les « vrais coureurs », ils nous saluent comme si nous avions été admis dans leur club très fermé. »
L'histoire narrée est simple : une dizaine d'individus s'inscrivent à un stage nommé « du canapé au 5 kilomètres » - chacun, pour des raisons qui lui sont propres, ayant besoin de se mettre en mouvement, de retrouver de l'exercice ou un sens à sa vie. Ce petit monde va apprendre à se connaître et une communauté se formera ainsi en réunissant des personnes qui ne se seraient a priori jamais rencontrées, ni pu se lier d'amitié tant ils sont différents les uns des autres.
Les uns et les autres traversent un moment délicat de leur vie, raison pour laquelle ils entreprennent ce projet. Maurice est veuf et se laisse aller depuis le décès de son épouse. Il s’inquiète pour sa fille dont le mariage ne promet rien de bon. Brendan et Angela préparent leur mariage et craignent le pire étant donné le grand écart entre leurs familles. Yara, réfugiée syrienne, depuis toujours court. Cathy, bibliothécaire divorcée est bien seule depuis que sa fille s'est installée en Australie. Et ainsi de suite, des petits soucis et grandes émotions de ces hommes et femmes qui refusent de baisser les bras face aux tracas de leur existence.
David Park a le don de faire apparaître la beauté dans ses romans, quel qu'en soit le sujet, drame familial, drames de l'Histoire ou l'ordinaire du quotidien. Encore une fois il nous ravit avec Rappel à la vie, texte court qui se savoure tel un bonbon acidulé. Précisons que l'objet livre est un petit bonheur en soi : le format, la couverture, le toucher et le poids si parfaits font qu'on aime le livre, et on aime le lire.
RAPPEL A LA VIE
(A run in the park)
David Park
Traduit de l'anglais (Irlande) par Cécile Arnaud
éd. La Table Ronde 2025 (v.o. 2019)
Cet article a été conçu et rédigé par Yassi Nasseri, fondatrice de Kimamori.
