Mourir en juin, d’Alan Parks

« Alors qu'il passait devant le Balmore, la porte du pub s'ouvrit brusquement, et un jeune - cheveux longs, tee-shirt moulant, jean - sortit en courant, traversa directement la rue et enfila Bardowie Street. Il se tenait le visage, du sang coulait entre ses doigts. Il était déjà loin quand McCoy comprit ce qui s'était passé.
Il tira la porte du pub et entra dans la pénombre. Il lui fallut quelques secondes pour s'y habituer, et lorsque ce fut fait, il n'en crut pas ses yeux. »

Il n'est jamais trop tard pour découvrir un auteur qui nous livre une série policière portée par la figure du même enquêteur. C'est avec plaisir et délectation qe nous nous sommes laissés happer par Mourir en juin de l'auteur écossais Alan Parks, sixième parution de la série construite autour du commissaire de police Harry McCoy. Sans aucun doute le lecteur voudra, comme nous, lire les cinq précédents titres dès après avoir terminé celui-ci, et ses fervents fidèles d'attendre impatiemment le suivant.
Le décor de ce roman noir est Glasgow, les quartiers urbains à la population modeste voire démunie. Notre commissaire en chef est muté temporairement dans un autre commissariat de quartier en compagnie d'un de ses collègues. Le lecteur suivra au quotidien ses journées chargées ; meurtres et énigmes se succèdent et Harry McCoy de tenter de les élucider. Mais nous savons aussi qu'il se trouve dans ce nouveau commissariat pour enquêter sur la corruption présumée des policiers du quartier qui seraient de mèche avec les gangsters.
La construction du roman est efficace : chaque chapitre porte la date du jour, à commencer par le 31 mai et pour se terminer fin juin. Quel tournis que de vivre une journée de notre McCoy et ses mille rebondissements et exigences. Et puis, vous serez amusés, intrigués, d'apprendre que dans chacun des cinq précédents titres figure un mois de l'année : Janvier noir, L'Enfant de février, Bobby Mars forever, Les Morts d'avril et Joli mois de mai !

Sortir des images d’Épinal sur l’Écosse et se plonger dans sa noirceur et ses multiples dimensions urbaines est un des intérêts de ce roman. Les personnages attachants par leur humanité et leurs nuances en est un autre. Mais surtout, nous avons été séduits par l'art avec lequel l'auteur nous montre progressivement comme la frontière séparant les gentils et les méchants, les bons et les mauvais est fine ... un peu plus fine à chaque page qui se tourne puisque tous les personnages sont des enfants du quartier, tout policiers, clochards ou gangsters qu'ils fussent. Pour finir, on admirera la façon de l'auteur pour relier toutes les trames de l'histoire et en faire une seule et même affaire en fin de roman.

MOURIR EN JUIN
(To Die In June)
Alan Parks
Traduit de l'anglais (Écosse) par Olivier Deparis

éd. Rivages 2025 (v.o. 2023)

Cet article a été conçu et rédigé par Yassi Nasseri, fondatrice de Kimamori.

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