La solitude digne
Le récit est irrésistible, difficile à résumer tant il foisonne de trouvailles drôles et loufoques.
Leemet nous raconte la fin progressive de cette époque et son désenchantement devant les temps nouveaux nous gagne. Peu à peu les habitants de la forêt se laissent gagner par l’illusion du progrès symbolisé par la vie sédentaire proposée par des villageois installés aux abords. Eux qui étaient des sortes de gentils chasseurs et d’éclairés cueilleurs s’échinent dorénavant à l’agriculture, à la chrétienté. Les jeunes filles se pâment pour les chants des castrats à l’église et d’inquiétantes troupes de guerriers en armure commencent à coloniser le pays. Leemet sera le dernier combattant, aidé par un grand père cul de jatte et une salamandre fantastique. Au bout du compte, la mélancolie nous étreint car malgré sa résistance il perdra tout, famille, amour, et n’aura personne à qui transmettre son savoir. C’est ainsi que plus jamais on ne pourra parler avec les serpents... plus jamais on ne saura se débrouiller dans les forêts ...
L'HOMME QUI SAVAIT LA LANGUE DES SERPENTS
Andrus Kivirahk
Traduit de l'estonien par Jean-Pierre Minaudier
éd. Le Tripode 2013 (v.o. 2007)
Grand Prix de l'Imaginaire (roman étranger) 2014
Les illustrations proviennent de ces sites :
- forêt fantastique,
- village préhistoire.
Cet article a été conçu et rédigé par Françoise Shah, fan de cinéma et de littérature.