Était-ce mérité?

Les livres de Graham Greene sont désormais des classiques, et ce titre-ci est peut-être le plus renommé de tous. Mais pour ma part ce sont les mots de Pico Iyer (dans « The Lady and The Monk ») qui me l’ont fait connaître. J’ai lu le livre, je me suis laissé pénétrer par sa substance, et j’ai mieux compris le propos de l’ami Iyer.

Un film, relativement récent a été tiré de ce livre, mais le film ne me semble pas très fidèle au livre parce qu’il romance et simplifie à l’extrême la trame de l’histoire. Un jeune américain, instruit et candide atterrit au Vietnam, empreint de la meilleure volonté et des meilleures intentions du monde, envers ce pays et son peuple qu’il désire sauver d’un malheureux destin. Que d’exactions ne commettra-t-il pas ! Face à lui on a un journaliste britannique, vieux loup de mer, qui connaît bien les méandres de la politique et qui est donc désillusionné depuis fort longtemps. Pour compléter le tableau, une jeune vietnamienne, objet de convoitise des deux hommes…

Arrivée à la dernière page, j’ai fermé le livre et me suis interrogé sur le sens de la justice, et de l’arrogance déguisée parfois en candeur. Si vous n’avez pas lu ce roman, je vous le recommande. Le récit est tant simple que complexe, le thème traité se dévoile par la profondeur et la discrétion éternelle de cet écrivain magnifique. Tant de douceur pour restituer une histoire dérangeante… Si cela ne s’appelle pas du talent !

Un américain bien tranquille

UN AMÉRICAIN BIEN TRANQUILLE
(The Quiet American)
première édition 1955, réédité poche 10/18
Traduit de l’anglais par Marcelle Sibon