Eh oui, lancée sur le chemin des récits et des auteurs africains, je n’en démords plus ! Pour mon plus grand bonheur j’avoue…. Voici encore une autre trouvaille de plume francophone africaine. Emmanuel Dongala est originaire du Congo et il est installé au Canada où il est professeur d’Université. Le roman que voici se dévore et régale alors qu’il traite de sujets graves au rang desquels la condition de la femme, parfaitement abominable telle que détaillée dans ce livre qui semble très bien documenté. Mais, comme toujours, ces écrivains africains savent raconter une histoire en tenant leur public en haleine du premier mot jusqu’au dernier. Et le résultat est un récit drôle, touchant, effarant par moments, autant qu’enfantin, révélateur, perturbant, attachant. Le rythme du récit n’est pas moins soutenu que celui de chevaux débridés, en pleine cavalcade. Et voici la vitesse à laquelle nous suivrons trois longues journées de la vie de ce groupe de femmes casseuses de pierre qui pour obtenir une malheureuse hausse du prix de vente de leurs sacs de pierres devra affronter le tout d’une société d’hommes, de politicards, coutumièrement corrompus, fourbes et viciés… Solidaires elles seront, et plus déterminées qu’elles ne l’auraient cru elles-mêmes au départ. L’humour, la tendresse et la candeur se mêleront pour amadouer tout un monde, lecteurs ébahis inclus ! Vous l’aurez compris, ça se lit facilement et ne déçoit pas.
PHOTO DE GROUPE AU BORD DU FLEUVE
Emmanuel Dongala
Éd. Actes Sud, 2010