Il avait bien fait parler de lui, ce livre, à sa sortie. Le voilà qui est publié en livre de poche, toujours avec cette même image étonnante en couverture. L’auteur est néerlandais, et avec ce titre il s’est fait connaître dans bien des pays. On peut recommander ce roman sans hésitation. Il se lit facilement, nous happe dans un profond suspens dès le début du récit, nous fait cheminer savamment en quête de cette vérité qui n’éclatera qu’en toute fin de parcours. Intelligence et cruauté s’entrelacent et sont malicieusement exposées avec enjouement !
Le temps d’un dîner, dans un grand restaurant réputé, nous nous insinuons dans la sphère très intime d’une famille. Se trouvent attablés deux frères et leurs épouses. L’un est le présumé futur premier ministre du pays, politicien abouti ; L’autre… Eh bien, l’autre est le narrateur et prendra tout son temps avant de se dévoiler et faire tomber les masques que portent les uns et les autres. Nous avons là un bel essai sur la violence avec laquelle l’intolérance peut s’exprimer envers tout ce qui fait désordre dans le paysage urbain, qu’il s’agisse d’un nègre ou d’une sans-abri… Un traité aussi sur l’amour parental et filial, et leurs ravages, fatalement. Le drame qui hante ce dîner semblerait héréditaire, le parent communiquant son insanité telle une maladie transmissible dans les gênes…
LE DÎNER
Herman Koch
Éd. Belfond, 2009 (v.o. 2011)
Traduit du néerlandais par Isabelle Rosselin