« Celui qui montre la voie ». C'est ainsi qu'ils m'appelleront.
Depuis que j'ai rejoint l'équipe de Kimamori, je réfléchis à la façon d'évoquer la saga Dune, de Frank Herbert. Sorti pour la première fois en 1965, ce classique absolu de la littérature fantastique est le roman de science-fiction le plus vendu au monde. Sans cesse réédité sous différentes formes, et pris pour modèle par de nombreux auteurs, le phénomène Dune ne s'est jamais essoufflé.
L'adaptation cinématographique de David Lynch, sortie en 1985 m'a laissé un souvenir, comment dire, plutôt mitigé. Mais en septembre 2021, c'est au tour d'un réalisateur que j'affectionne tout particulièrement de sortir son film Dune ; Denis Villeneuve, déjà bien connu des fans de SF notamment grâce à Premier Contact ou encore Blade Runner 2049.
C'est donc à l'occasion de la sortie du premier film de la saga que j'ai décidé de vous parler du roman graphique sorti récemment, premier livre d'une future trilogie. Mais n'allons pas trop vite. Dune, qu'est-ce que c'est ?
Dune n'est pas une œuvre qui se résume ou qui s'adapte facilement. Dans un futur lointain, l'univers est dirigé par un Empereur, Padishah Shaddam IV. L'humanité s'est libérée des robots et autres intelligences artificielles, et l'utilisation de machines pensantes est, depuis, interdite. Plusieurs familles nobles gèrent la colonisation des planètes. L'Empereur confie au Duc Leto, de la maison Atréides, la gestion de la planète désertique Arrakis, peuplée par les Fremen, et seule planète où est produite la précieuse épice. C'est une denrée extrêmement convoitée car elle permet, notamment, aux navigateurs de la Guilde Spatiale d'améliorer leurs facultés et d'éveiller leur conscience. Sans elle la navigation interstellaire longue distance est quasi impossible.
Dans l'ombre, on trouve les Bene Gesserit, un ordre entièrement féminin à l'influence politique très marquée. Leur but est de mettre au monde le Kwisatz Haderach, un homme prophétique à la connaissance illimitée. Paul, le fils du Duc Leto et de la Bene Gesserit Dame Jessica, semble être cet élu ...
La famille s'installe donc sur Arrakis, controlée avant eux par les terribles Harkonnens, ennemis jurés des Atréides. Le comte Harkonnens a engrangé énormément d'argent pendant cette gestion, et il ne semble pas vouloir se retirer si facilement.
Je n'en dirai pas plus.
Le cycle de Dune est une œuvre sans comparaison possible. Frank Herbert dépeint avant l'heure des problématiques environnementales auxquelles nous faisons face aujourd'hui, comme la gestion de l'eau. Le mysticisme et la politique se mêlent, se côtoient, s'affrontent, et les personnages sont tous d'une grande richesse.
Le roman graphique, adapté par le propre fils de Frank Herbert - qui n'avait malheureusement pas toujours su convaincre les fans en leur proposant différents romans suites ou préquels - est un premier pas pour entrer dans l'univers de Dune. Je ne sais pas si les lecteurs de la première heure pourront se laisser tenter, car bien évidemment des coupures et des ellipses ont dû être faites. On y perd assez en pensées des personnages, mais le roman graphique n'a pas la prétention de se substituer au livre originel. Au contraire, il est un complément, un plus pour les fans et une mise en bouche pour ceux qui n'ont pas encore commencé la grande saga de Dune. Notons d'ailleurs qu'Alex Nikolavitch, le dessinateur de la couverture, avait été choisi en 1984 par David Lynch lui-même pour illustrer l'adaptation dessinée de son film. Comme quoi, on ne quitte réellement jamais Arrakis ...
Cet article a été conçu et rédigé par Amalia Luciani
Historienne de formation elle est enseignante, photographe et nouvelliste. Elle a été journaliste en freelance.
Responsable de la rubrique Littérature de l'Imaginaire, elle gère le compte et les communications Instagram. Elle est également l'experte polar de Kimamori.