« Vous m'avez vu, mais vous ne m'avez pas regardé. »
Au début de l'année, Netflix a frappé un grand coup avec la sortie de sa nouvelle série : Lupin, avec Omar Sy en tête d'affiche.
Le pitch ? Assane Diop, passionné par les aventures d'Arsène Lupin dont il a dévoré toutes les aventures, s'inspire de son héro pour commettre quelques larcins. Jusqu'au jour où il décide de venger la mort de son père, décédé en prison pour un crime qu'il n'a visiblement pas commis. Et tout ça, bien sûr, en s'inspirant du gentleman cambrioleur.
Forte d'un grand succès dans toute l'Europe, Lupin devient la première série française à se placer dans le top 10 de Netflix aux Etats-Unis. Une réussite totale.
Qu'elles soient adaptées en films ou en séries, les ventes des œuvres littéraires originales connaissent pratiquement toujours un sursaut pendant la diffusion. Et, autre phénomène marquant, c'est également la vente d'objets en rapport avec l'œuvre qui suscite un intérêt nouveau, comme par exemple la vente d'échiquiers après la sortie de la série Le jeu de la dame, ou encore les jeux vidéos de The Witcher après son adaptation en série télé sur Netflix. Peut-être que certains d'entres vous se rappellent du boom qu'avaient connu les inscriptions en club de volley pendant la diffusion de Jeanne et Serge ?
L'exemple qui est pour moi le plus marquant concernant cette influence est l'étude Geena Davis Institue on Gender in media, réalisée à la demande de la chaîne Fox, et qui démontre que les femmes qui ont regardé la série X-Files ont 50% plus de chance de travailler en STIM (Science, technologie, ingénierie et mathématique). Quand on sait que les femmes forment un pourcentage de 48% de la population active avec une formation universitaire aux Etats-Unis, avec seulement 24% d'entres elles qui travaillent dans le domaine du STIM (source Slate), c'est plutôt frappant ! Ce phénomène porte le nom "d'effet Scully", en rapport avec le nom de la protagoniste de la série.
Dans la même lignée, un intérêt grandissant pour l'archéologie avait été relevé à la première diffusion d'Indiana Jones, tout comme l'explosion d'adoptions (puis d'abandon ...) de chiens loups à la sortie de la série Game of thrones.
Pour en revenir à notre sujet, ce sont ici les romans de Maurice Leblanc qui ont connu un regain d'intérêt, notamment de la part de parents trop contents de pouvoir faire lire leurs enfants. Nombreux sont les libraires à avoir relevé une hausse des demandes, mais également des professeurs de français, qui notent un réel intérêt de la part des élèves.
Avec la suite de la série annoncée pour cet été, les réimpressions lancées par la maison d'édition Hachette devraient continuer pour alimenter un phénomène qui peut certes très vite s'essouffler, mais qui a le mérite de faire découvrir ou redécouvrir un classique.
Cet article a été rédigé par Amalia Luciani.