" C'est ce qu'un pirate, tombé au pouvoir d'Alexandre le Grand, sut fort bien lui dire avec beaucoup de raisons et d'esprit. Le roi lui ayant demandé pourquoi il troublait ainsi la mer, il lui répartit fièrement : ''Du même droit que tu troubles la terre, mais comme je n'ai qu'un petit navire, on m'appelle pirate, et parce que tu as une grande flotte, on t'appelle conquérant."
Jusqu'au mois de juillet prochain, et ce depuis janvier, le musée de l'Alta Rocca propose à ses visiteurs une série de conférences dont une grande partie s'articule autour d'un thème qui ne cesse de susciter tous les fantasmes ; la piraterie.
Déjà rodé à l'exercice, y compris aux présentations en visioconférences dues au Covid 19, Pierre-Hubert Pernici a ouvert le cycle de conférences dédié à la piraterie. Le doctorant de l'Université de Corse a présenté à un public conquis la passionnante histoire de la piraterie en méditerranée durant l'Antiquité. Bien loin de l'image que l'on peut s'en faire, l'espace maritime de l'époque, bien que divisé entre plusieurs puissances, est avant tout un lieu d'échanges et de commerces. Et qui dit commerce, dit butin à piller. Et encore une fois, Pierre-Hubert Pernici - appuyé par de nombreux auteurs classiques qu'il cite - démontre qu'à ses débuts, la piraterie n'était pas chose honteuse. Ce sera à partir de la montée en puissance de Rome que cette pratique sera considérée comme « illégale », car semant la zizanie dans les derniers moments de la République.
Mais, bien sûr, les affrontements ne sont jamais bien loin, et la part belle est donnée à la mythique bataille d'Alalia - supposément l'une des plus grandes batailles navales de l'Antiquité - que beaucoup d'historiens situent au large d'Aleria.
On en a également beaucoup appris sur la conception des bateaux et leur évolution en fonction des besoins, que ce soit pour le commerce - donc des bateaux aptes à supporter de longues distances - ou pour les courtes distances - plus effilés, plus facilement maniables, bref parfait pour la piraterie ! - ou encore les techniques d'abordages.
« Tant qu'il y aura de la navigation, il y aura de la piraterie », se plait à rappeler le doctorant. Et pour nous, des histoires à raconter et à écouter !
Programme du cycle de conférences :
- Samedi 12 mars, 14h30 : La Corse à l'épreuve des nudistes (1958-1976) Didier Rey, maitre de conférences, université de Corse
- Samedi 2 avril, 14h30 : Da l'apa à u meli. D'une abeille Corse à un miel AOP , Georges Preziosi, apiculteur
- Samedi 9 avril, 14h30 : La piraterie en Corse et en Méditerranée au 16e siècle(cycle Pirates) Antoine-Marie Graziani, professeur, université de Corse
- Samedi 21 mai, 14h30 : Les bandits d’honneur, pirates de l’intérieur (cycle Pirates) Jean-Philippe Antolini, guide-conférencier
- Samedi 11 juin, 14h30 : L’église San Ghjuvanni Battista, étude archéologique d'une église piévane de l'Alta Rocca, Patrick Ferreira, archéologue, Inrap
- Samedi 2 juillet, 14h30 : La législation de l’archéologie Jean-Baptiste Mary, doctorant en archéologie (Univ. Lyon 2, HiSoMA UMR 5189/ED 483, Collectivité de Corse
Cet article a été rédigé par Amalia Luciani.