Au début du mois, lors d'un road-trip improvisé, je n'avais qu'une destination en tête sur laquelle j'étais intraitable ; les Baux-de-Provence, et la fabuleuse exposition sur la Cité des doges. Je n'ai pas été déçue !
Les carrières, au cœur des Alpilles et dans un vallon au nom prometteur, le Val d'Enfer, ont une histoire chargée et passionnante que la magie des expositions de son et lumière ne viennent qu'embellir.
Après l'explosion de l'utilisation de la pierre comme matériau de construction, la carrière ferme définitivement en 1935. Le béton ou encore l'acier ont fait leur apparition et sont des concurrents redoutables. Peu avant les années 60, Jean Cocteau se rend dans les carrières pour y tourner "Le testament d'Orphée", ce qui confirme l'attrait artistique pour ce lieu singulier. C'est en 1977 que l'idée s'impose ; les murailles de pierres sont parfaites pour la projection d'un spectacle son et lumière.
Ouvertes en mars 2012, les carrières deviennent un centre d'art numérique immersif qui lance son inauguration par l'exposition "Gauguin, Van Gogh, les peintres de la couleur". Depuis, se sont succédés Monet, Renoir, Chagall, Michel-Ange, De Vinci, ou encore Klimt, Picasso et Dali.
Avec "Venise la Sérénissime", nous déambulons dans les rues de la ville, on longe les canaux, on découvre les bâtiments et les ruelles. D'une durée de 35 minutes, l'exposition de Gianfranco Lannuzzi nous plonge dans l'art byzantin, dans les œuvres du Tintoret ou de Canaletto, en passant par les mosaïques de la basilique Saint-Marc. Mes photos, prises à la va-vite pour ne rien manquer du spectacle, ne rendent absolument pas justice au travail pharamineux que l'exposition demande, à la minutie et la précision que la projection oblige pour qu'elle épouse parfaitement les recoins de la carrière comme si les œuvres étaient peintes dessus.
Enfin, juste avant la projection sur Venise, vous pourrez admirer un programme court de 10 minutes sur l'artiste Yves Klein, intitulé L'infini bleu. J'ai énormément aimé cette première immersion, comme une mise en bouche ; la peinture de Klein se prête parfaitement au lieu. On peut y voir ses Anthropométrie (empreintes de corps), ses Cosmogonies et ses Reliefs Planétaires. Une belle manière de redécouvrir le travail de l'artiste, au-delà de son bleu IKB.
Les photographies de l'article sont d'© Amalia Luciani pour Kimamori. Celle des informations provient du site des carrières des Lumières.
Article d'Amalia Luciani
Historienne de formation, elle est enseignante, photographe et nouvelliste. Elle a été journaliste en freelance.
Responsable de la rubrique Littérature de l'Imaginaire, elle gère le compte et les communications Instagram. Elle est également l'experte polar de Kimamori.