Voler la vedette à l’antarctique

Sincèrement je n’ai pas du tout envie de vous parler de ce livre. Car cela ne peut que me mettre de mauvaise humeur, me remettre en mémoire ma lecture qui fut épouvantable. L’épouvante je ne crains pas, mais un épouvantable qui me stress dès les premières pages, qui m’agace quand bien même je trouverais certains passages drôles et bien écrits, cela je crains affreusement. Le résultat de mon énervement et agitation excédée fut que je lus le livre en diagonale, n’ayant qu’une idée en tête : en finir le plus vite possible, et découvrir, au passage, si possible, les raisons de l’immense succès qu’il a eu dès sa sortie.Car oui, il s’est vendu beaucoup, il est lu, par tout le monde et adoré partout. Le voilà qui va être traduit et distribué dans quarante pays.

Je reconnais malgré tout avoir été amusée et interloquée par le personnage de l’écrivaine elle-même que j’ai vu, et écouté avec intérêt une heure durant dans une émission littéraire américaine. Elle est une caricature parfaite de L.A. (à prononcer elle eille, pour Los Angeles bien-sûr). Elle se délecte de grossir les traits, à son tour, de la caricature de Seattle. D’un côté une ville où tout le monde est visible et vedette, de l’autre une ville où tous sont mornes et intellectuels ; d’un côté tout le monde est très beau physiquement et de l’autre on ne voit que des mochetés !…

Cette ancienne animatrice d’émission télé conte dans ce livre, sous la forme d’un roman, sa propre histoire romancée, celle de cette femme de Los Angeles qui atterrit à Seattle, ville Microsoft par excellence et qui devient folle dingue. Comme je vous le disais l’écrivaine excelle dans l’art de grossir les traits et amuse bien la galerie, comme elle aime le faire. Le récit est écrit sous forme de textes brefs : des e-mails, des articles, des textes narratifs de la fille de notre personnage principal, cette Bernadette qui disparaît et que sa fille cherche à retrouver. Dans le récit, la mère est une ancienne architecte et après vingt ans de Seattle elle ne serait peut-être plus récupérable de sa folie, quant à son époux, il déploie un pragmatisme fort douteux. Lisez-le, rigolez bien, adorez le livre et fâchez-vous ensuite avec moi pour avoir si mal noté ce best-seller mondial !…

BERNADETTE A DISPARU
Maria Semple
Éd. Plon, 2013
Traduit de l’anglais par Carine Chichereau