LE CHAT QUI VENAIT DU CIEL
Takashi Hiraide
Éd. Picquier poche, 2008 (v.o. 2001)
Traduit du japonais par Elisabeth Suetsugu
Un couple s’installe dans un pavillon adjacent à la maison des propriétaires, légèrement décalé dans le prolongement du jardin. Ce couple est sans histoires ; lui écrit, elle travaille dans une maison d’édition, ils n’ont pas d’enfant et s’en portent bien. Mais voilà que les voisins adoptent un chat. Et le chat à son tour adoptera ce couple. Et notre couple de s’attacher au chat et d’un jour souffrir de sa disparition… Non on ne joue pas à chat. On joue à parler des émotions de l’être humain, de la vie ramenée à son essentiel, de la « maison » au sens profond du terme. Et c’est réussi. Je me doute que le récit est très autobiographique. Je n’ai pas lu « Je suis un chat » de Natsume Sôseki mais ce livre m’a fait penser à son « Oreiller d’herbes ». Sans déployer la même sensualité il est bien question, chez Hiriade comme chez Sôseki, de ce quelque chose d’insolite et de parfaitement indescriptible qui fait la saveur de la vie. Douceur et cruauté, détachement et tendresse, tout cela se conjugue tels les épices relevés ou discrets qui font d’un mets qu’il vaudra la peine d’être goûté.