Voici un coup de cœur absolu, et je choisis mes mots avec précaution… Il ne s’agit pas d’une nouveauté mais d’un livre publié en 2009 que je découvre avec des années de retard. Le livre est beau, émouvant, merveilleusement bien construit. Il est vrai que la sensibilité vietnamienne me parle et que je me délecte des récits qui intègrent en leur sein des contes traditionnels mais ce n’est certes pas la seule raison de mon intérêt profond pour ce livre. Et je serais presque tentée de ne rien dire d’autre de ce livre que « lisez-le » !
Il est d’ailleurs bien difficile de faire un résumé du roman sans dévoiler la révélation qui attend le lecteur dans les dernières pages. Le narrateur nous raconte l’histoire de sa vie et de sa bien-aimée épouse qu’il rencontre enfant, après avoir perdu ses parents – tous deux décédés dans un accident de voiture, alors qu’il n’avait que 8 ans. Et aux côtés de cette jeune fille d’origine vietnamienne il va se poser dans l’univers de la musique, il va apprendre l’histoire du Vietnam et de ses exilés. Son univers sensible sera dès lors centré sur tout ce qui a trait à cette Anna Song, son histoire et sa musique.
Le récit se divise entre les coupures de presse parlant de cette pianiste exceptionnelle et du journal de son époux. Serait-ce pour encourager le lecteur à tenter de dénouer le vrai du faux, à lire entre les lignes ? Ou serait-ce pour que le lecteur se perde dans la musique d’une vie à tel point que la réalité ne lui parût autre que celle dictée par le cœur bouleversé du narrateur.