L’HERBE DES NUITS
Patrick Modiano
Éd. Gallimard, 2013
Gallimard vient de publier un Quarto réunissant les romans à saveur autobiographique de Patrick Modiano. J’avoue que je me laisserais bien tenter au vu du plaisir que je pris à lire L’Herbe des Nuits. Lassée étais-je des nouveautés de l’hiver qui me passaient entre les mains sans me captiver. Je commençai bien des livres et les abandonnai après quelques dizaines de pages. Puis j’entrepris de parcourir ce récit-ci, peu convaincue de sa capacité à me passionner davantage. Simplement, j’avais vu l’écrivain invité à une émission de télévision et il parlait si peu et si mal de son livre qu’amusée je fus prise du désir de le lire ! Et il m’a plu. Incontestablement et sans aucun bémol. C’est un de ces livres qui tel un Salammbô de Flaubert ou un vieux Proust commence par une phrase inoubliable. Le récit compte bien peu de rebondissements, et l’histoire, si tant est qu’il y en ait réellement une, est essentiellement basée sur des flash-backs. Le narrateur se remémore un quartier, une femme aimée, une époque, et un certain lui-même sorti de cette fameuse époque-là. Il parvient à nous surprendre au fil des pages. Et puis, l’atmosphère du livre nous envoute, la plume de l’écrivain nous apaise : le délicieux est là. Et c’est beau.