Cécile Coulon a publié son premier livre à dix-sept ans. Voici le roman par lequel j’ai abordé ses écrits, publication très attendue après le succès que connut son précédent livre « Le roi n’a pas sommeil ». Elle sait être très convaincante lorsqu’elle parle de son travail d’écrivain et de ses livres. Je l’avais entendue dans une émission radio et avais été séduite par ses mots précis et bien choisis.
L’idée de fond et les messages véhiculés font de ce récit une belle lecture. Et puis, j’avoue avoir eu plaisir à retrouver l’écho du 1984 de George Orwell ainsi que le souffle discret d’autres livres auxquels renvoie cet écrit.
Récit d’anticipation sociale, le roman nous plonge dans un univers futuriste où les livres sont devenus l’opium du peuple, un monde où la littérature a disparu pour laisser place aux fictions qui sauront exacerber les émotions humaines et réactions instinctives qui s’y rattachent. Seuls les gardes spéciaux de l’État ne peuvent être ainsi contrôlés : il leur faut être illettré pour se porter candidat à ces postes prisés qui garantissent confort matériel et financer. Le personnage principal, 1075, est le meilleur d’entre eux…
Dans le débat récurrent sur l’avenir du livre, la réflexion portée par notre jeune écrivaine est plus que valable. Un avenir où la littérature disparaitrait pour laisser place à l’objet livre, et aux fictions de piètre qualité n’est peut-être pas une perspective si fantastique.
LE RIRE DU GRAND BLESSÉ
Cécile Coulon
Éd. Viviane Hamy, 2013