Je poursuis mes lectures de premiers romans à succès sur la scène internationale. Et voici un jeune mexicain qui s’est fait remarquer avec ce livre, illustré, ai-je envie de dire. Car j’avoue que je me suis laissée attirer par le format et les illustrations de ce livre. Tel un carnet personnel dans lequel on prendrait des notes et où l’on esquisserait des scènes marquantes de notre quotidien, ce livre fait démarrer chacun de ses chapitres par une belle image d’un jeu de cartes de la « lotería », images aussi délicieuses et intrigantes que celles d’un jeu de tarot. Le narrateur, une enfant de onze ans, à la vue de celles-ci, se remémore les épisodes de sa vie. Et c’est ainsi que l’histoire nous est contée. La structure nous rappellera un livre d’Italo Calvino!
La jeune Lúz est recueillie à l’assistance public. Elle refuse de parler, ne souhaite pas faire part de sa connaissance du drame familial qu’elle a vécu. Et pourtant, progressivement elle va s’ouvrir à nous, à son cahier pour être plus précis et détailler sa vie de mexicaine émigrée aux États-Unis. Nous découvrirons alors les tendances alcooliques de son père, ses accès de violence, le silence de sa mère malheureuse, les échappatoires fugaces de sa sœur adolescente, Estrella. Et bien entendu comme souvent, nous pourrons lire la tendance de l’enfant à vouloir couvrir le parent défaillant, par amour, par culpabilité.
Vous me croirez ou non, mais j’ai tant lu de récits invitant la violence en leur sein récemment, dévoilant horreurs et brutalités brusques et choquantes que j’avoue avoir trouvé ce livre-ci tendre, dont la simplicité semi candide m’ont charmée…
Et pour ceux qui le souhaitent voici une interview de Mario Alberto Zambrano sur la radio npr, en anglais.
LOTERÍA
Mario Alberto Zambrano
éd. Harper Collins, 2013