Une vie peut-elle basculer en quelques instants, suite à une rencontre fortuite, et être à jamais chamboulée ? Ce conte moderne nous prouvera que oui. Juan Gabriel Vàsquez, bien qu’il ne se reconnaisse pas héritier de la veine d’écriture magique propre à son compatriote Gabriel García Márquez, nous enchante avec ce livre si ancré pourtant dans la réalité contemporaine de la Colombie, accablée par les méfaits du trafic de drogue et cartels associés. Talentueux écrivain qui aura remporté à l’unanimité de bonnes critiques internationales pour ce livre, il sait charmer les lecteurs par l’entrelacement de ses mots sobres et lucides qui dénouent patiemment un fil complexe et torturé. Nous verrons défiler sous nos yeux la vie d’un homme au destin fatalement lié au sort de sa patrie. Car si l’histoire d’un pays peut nous éclairer sur le destin d’un homme, très certainement une tragédie humaine peut nous révéler la vérité cachée d’un peuple entier.
Antonio a tout d’un homme voué à la réussite et au bonheur. Jeune avocat, brillant, amoureux, futur papa, il aura le malheur involontaire de croiser un homme mystérieux, victime d’un attentat. Secoué par l’incident auquel il aura assisté, blessé lui-même et sujet à des crises post-traumatiques, il tentera d’investiguer sur les causes de ce meurtre et par là-même sur l’injustice qui aura lacéré son existence, et celui de tant d’autres concitoyens.
L’écriture fluide de Juan Gabriel Vásquez effeuille les douces pétales de la rose, qui n’a d’épines que pour celui qui cherche à la cueillir. Mais il n’est d’épine plus piquante que l’incapacité de comprendre aux yeux de celui qui aura entendu l’écho du bruit des choses qui tombent.
Vous pourrez lire aussi l’article sur le débat organisé dans le cadre du Brooklyn Book Festival 2013 où l’un des invités était Juan Gabriel Vásquez.
LE BRUIT DES CHOSES QUI TOMBENT
Juan Gabriel Vásquez
éd. du Seuil, 2012 (v.o. 2011)
Traduit de l’espagnol par Isabelle Gugnon