LA FEMME EN ROUGE ET AUTRES NOUVELLES
Andrée Chedid
Éd. Flammarion, j’ai lu, 1994
Quelle heureuse idée d’avoir réédité ces nouvelles. Ce recueil sorti en poche j’ai lu nous offre des nouvelles provenant des trois recueils Les corps et le temps, Mondes, miroir, magies et À la mort, à la vie publiés en respectivement en 1979, 1989 et 1992 dont le premier avait remporté le Prix Goncourt nouvelles. Toutes sont brèves et incontestablement Andrée Chedid maîtrisait l’art de la nouvelle car toutes captivent l’attention du lecteur dès les premières phrases et parviennent à le surprendre, l’émouvoir et le bouleverser parfois. J’ai été étonnée de constater comme de nos jours les écrivains ne posent plus de limite à l’horreur, vont jusque l’écriture de la violence dans sa forme la plus crue, le chagrin et le drame sont développés et poussés au-delà de toutes limites imaginables et les tragédies telles des plaies ouvertes sont triturées à souhait. Ces nouvelles-ci ont tout autant de choses à dire, d’émotion à transmettre mais l’écrivaine s’arrête au seuil de cet espace qu’en tant que lecteur je requiers et désire. En d’autres mots, ces récits sont poétiques… Certaines s’aventurent dans les sphères du mystérieux, d’autres se satisfont de conter la relation mère-fils avec une délicatesse qui sait rendre hommage aux mères. Et puis il sera question aussi de rapports de voisinage, et un peu de politique. Toutes ces nouvelles sont intemporelles puisqu’à aucun moment un lieu géographique n’y est spécifié.