C’est toujours un moment magique de découvrir un nouvel écrivain et constater à quel point on s’est laissé emporter dans son monde. Alessandro Piperno a l’art de créer une atmosphère propre à lui, avec des personnages peints à sa façon et tout cela secoué suivant un rythme dont il détient seul le secret ! Le tout se révèle être une lecture charmante, à la chute pourtant rude. Une plume à savourer donc, sans modération !
Le récit s’ouvre sur le retour de Matteo dans son pays natal. Après dix-sept ans passés aux Etats-Unis il revient subitement en Italie. La décision semble farfelue pour ses enfants qui aiment leur père, mais de loin. Son meilleur ami et son ex-épouse, eux, sont étrangement ravis. Le lecteur découvre progressivement les contours de la vie des uns et des autres, tous liés à Matteo qui s’est marié quatre fois et eu des enfants de plusieurs mariages. Va-t-il pouvoir « reprendre sa place » après l’avoir laissée vacante toutes ces années ?! Pourra-t-il, voudra-t-il lire ce que vivent et requièrent les autres ?
J’ai aimé comme Alessandro Piperno parvient à nous faire aimer des personnages qui paraîtraient exécrables dans la vie. J’ai adoré comme il nous fait apprécier les inconséquences des uns et des autres. Oui, ses personnages sont réellement humains et extrêmement attachants avec leurs défauts et défaillances…
Tout va vite dans ce livre et le lecteur est emporté comme dans un courant si fort qu’il ne peut y résister. Le rythme passe d’un lent langoureux à un rapide haletant, et toujours sans prévenir. La fin arrive d’ailleurs de façon aussi surprenante que le reste. Emballez, c’est pesé ; voilà c’est fini mes chers amis nous dit l’auteur ! Car bien-sûr l’actualité s’est mêlée de l’histoire et l’Histoire, elle, est déplaisante. « Là où se termine l’histoire », voilà bien la question que se pose l’écrivain…
Je vous invite à vous rendre sur la page de l’éditeur où vous pourrez écouter Alessandro Piperno parler de la littérature et aussi de son livre.
LÀ OÙ SE TERMINE L’HISTOIRE
(Dove la storia finisce)
Alessandro Piperno
Traduit de l’italien par Franchita Gonzalez Batlle
Editions Liana Lévi 2017 (v.o. 2016)
Les illustrations présentées sont les oeuvres de :
– Aki Kuroda
– Merab Abramishvili