Depuis le mois d’avril ce livre, lauréat du Prix Pulitzer 2013, attendait sagement sur ma table de chevet. Voilà que je me suis enfin plongée dedans ! Nul doute que ce livre mérite parfaitement sa récompense littéraire, mais ô comme j’ai souffert de le lire ! Adam Johnson a su construire un roman poignant, qui ne laisse pas son lecteur en paix quelques six cent pages durant. Je n’ai cessé, passé les premières dizaines de page d’être tiraillée entre le désir de poursuivre ma lecture et celle de mettre fin imméditament à la torture morale et psychologique que le récit me transmettait.
Récit dystopique, l’histoire se déroule en Corée du Nord. Je ne sais si les horreurs narrées relèvent de la fiction ou de la réalité mais indiscutablement aucune limite n’est posée pour atténuer les atrocités qui accablent une vie durant le personnage principal, qui lui-même est dépeint en surhomme. Ne cessant de frôler l’extraordinaire, rebondissant toujours dans les situations les plus impossibles notre homme est doté d’un destin hors du commun, mais dont personne probablement ne voudrait ! Il grandit dans un orphelinat, convaincu d’être le fils du directeur parce qu’il est le plus maltraité de tous les enfants. Confronté à la vie extérieure il assumera les tâches les plus difficiles : responsable des missions dans les tunnels obscurs durant la guerre, kidnappeur officiel de civils japonais, espion sur un bateau de pêche, envoyé d’une délégation aux États-Unis, et pour finir il sera le Général en chef, bras droit de Kim Jong, et son rival en amour, et dans les interstices il connaitra les camps de travail et autre lieux où la survie est inenvisageable !!!…
Très belle histoire d’amour et leçon d’humanité, le livre illustre merveilleusement le visage du monde qui a perdu tout soupçon d’humanité et toute compréhension de l’amour.
LA VIE VOLÉE DE JUN DO
(The Orphan Master’s Son)
Adam Johnson
Traduit de l’anglais par Antoine Cazé
Éd. de l’Olivier, 2014 (v.o. 2012)
Prix Pulitzer 2013