Les minimalistes, vous connaissez ? Ils ont 2 millions de lecteurs sur internet. Ils viennent de publier leur dernier livre et font une tournée internationale en 2014 pour le présenter dans 100 villes et pays anglophones en Amérique du Nord, en Europe et en Océanie.
Pour ma part je les ai découverts à New York et les ai trouvés fabuleux au point de désirer vous en parler absolument, d’avoir envie de vous encourager à les lire et à les suivre. Douceur et détermination jalonnent leur chemin et embellissent leur âme. Je leur souhaite une continuation conforme à leur mérites et à leur sagacité.
« J’ai quitté ma vie d’opulence, ai renoncé à ma position sociale de jeune cadre supérieur au salaire fort élevé pour pouvoir atteindre la vraie richesse… »
Mais oui, on connaît la chanson. Tous le disent, nombreux prétendent connaître et avoir mis en pratique la recette magique qui permet de concocter une « vraie richesse ». Bien plus nombreux encore prônent ce fameux chemin menant vers le bien-être et garantissant la paix intérieur. Mais ce n’est que foutaise en général, belles phrases, jolis dessins dans un beau livre que l’on achète et feuillette un peu, le laissant longtemps et peut-être ostensiblement sur la table de chevet ou la table basse du salon. Ces ouvrages-là font preuve d’une grande réussite marketing sans s’appuyer nécessairement sur une réalité tangible. J’avais donc hésité à aller voir ces deux jeunes gars, les « minimalistes ». Mais voyez le résultat : j’en suis sortie convaincue et enchantée !
Il peut arriver que l’on se trouve face à des êtres humains, rares, qui témoignent d’une harmonie absolue entre leur attitude, leur gestuelle, leur vibration intérieure et leurs paroles, les mots et les idées qu’ils énoncent, l’expérience personnelle qu’ils décrivent. Le temps de la rencontre on se sent apaisé à leur contact tant il est doux de côtoyer quelqu’un qui est en phase avec lui-même.
Et ce n’est pas dans l’ordre des choses aux États-Unis de n’être pas un consommateur invétéré ; alors, s’en vanter, vous pensez!
Sortir des sentiers battus et s’y trouver bien c’est remarquable ; travailler à transmettre un art de vivre expérimenté hors des sentiers battus, et réussir dans cette voie, c’est encore mieux. Joshua Fields Millburn et Ryan Nicodemus y parviennent avec brio. J’ai écouté attentivement le récit de leur aventure et ne manquerai certainement pas de lire leur livre.
Josh et Ryan sont dans leur jeune trentaine. Ils travaillaient tous deux en entreprise, dans la même société. Ils avaient atteint des niveaux de salaire plus qu’honorables, ils géraient tous deux des équipes conséquentes et assumaient des responsabilités importantes. C’était il y a deux ans.
« Un jour j’ai invité Josh à déjeuner. Sa maman était décédée récemment. Sa femme venait de le quitter. Et pourtant il avait l’air heureux. De but en blanc pendant le repas je lui ai demandé « Pourquoi est-ce que tu es heureux en ce moment ? Parce que t’en as l’air en tout cas… ». Il m’a répondu qu’il était heureux en effet, et serein comme jamais parce qu’il était devenu minimaliste. Il m’a expliqué ce qu’était la vie d’un minimaliste. Et aussitôt pendant ce déjeuner j’ai décidé de devenir minimaliste aussi. Le week-end suivant il est venu chez moi, dans mon bel appartement New-yorkais et on a passé le week-end à tout emballer, absolument tout. On a tout mis sous carton, en répertoriant le contenu de chacun des cartons et les classant par thème : salle de bain, ustensiles de cuisine etc. L’idée était que je déballe dans les jours et semaines à venir les objets dont j’aurais besoin au quotidien…
Devinez combien de ses avoirs lui furent effectivement nécessaires dans les jours et les semaines qui suivirent ? Vous seriez bien étonnés du chiffre énoncé, qui le surprit lui-même au-delà de toute mesure !
Et c’est ainsi que commença l’aventure des minimalistes.
Aujourd’hui ils vivent dans le Montana. Ils ont des revenus dérisoires comparés à ceux d’antan. Ils n’ont plus leurs luxueux appartements New-yorkais ni tout ce qui allait avec. Et pourtant ils sont plus riches, disent-ils. Ils ne gardent dans leur vie que ce qui crée de la valeur pour eux. Cela seul. Le reste ils le donnent, le vendent, l’offrent.
Ma règle désormais est de me séparer de toute chose que je n’ai pas utilisée durant 90 jours dit Ryan.
J‘ai donné 2000 livres dit Josh.
Mais bien entendu cette notion de valeur est propre à chacun. Celui qui organise des clubs de lecture chez lui, qui consulte régulièrement ses livres et relève des extraits qu’il partage avec autrui trouvera de la valeur dans sa bibliothèque personnelle qui pourra contenir un grand nombre de livres. Naturellement il n’aura pas besoin de s’en défaire… poursuit Ryan.
« Oh les gens qui viennent chez moi ne s’exclament pas en disant ‘tiens, c’est un minimaliste’, ils se disent peut-être simplement que je suis quelqu’un d’ordonné » a dit Josh quelques instants après.
– Et cela ne vous pose pas de problème quand vous sortez avec des filles ?
– C’est une question de valeurs et de ce qu’on croit être le plus important. Si l’on n’a pas les mêmes points de vue sur les questions de fond à quoi sert-il de s’engager dans une telle relation dès le départ ?
Le blog des minimalistes est donc lu par 2 millions de lecteurs. Ils sont présents et actifs sur les différents réseaux sociaux. Ils conçoivent et animent des séminaires et formations. En 2014 ils font une tournée internationale pour présenter leur dernier livre « Everything that remains ». Ils parcourront donc cent villes aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni, en Irlande et en Australie pour partager leur expérience et faire connaître leur livre.
Josh et Ryan vivent du fruit de leur histoire personnelle, de leur persévérance et de leur capacité à transmettre le chemin d’un minimaliste.
Je leur ai trouvé une simplicité, une authenticité surprenantes. Je leur ai trouvé une conviction intime si solide, une détermination si douce. Je leur ai trouvé surtout une honnêteté intellectuelle et une humilité modeste remarquables lors de leur échanges avec la salle qui les interrogeait sur mille sujets tant personnels que d’ordre social. Et j’ai absolument adoré le morceau de musique de ce jeune garçon australien qu’ils venaient de sélectionner parmi tous ceux que leurs lecteurs internautes leur avaient proposés. « Everything that remains » est le titre de leur livre, et également de ce morceau écrit, composé et interprété par Peter Doran qui m’a touché le cœur.
Aucune prétention déplacée, aucune fausse note n’est venue gâcher la soirée. Ils sont en phase avec eux-mêmes, avec l’entourage qu’ils se sont crées et ils gagnent leur vie en étant simplement ce qu’ils sont, ce qu’ils ont choisi d’être. Je les félicite de leur pragmatisme et des efforts qu’ils ont su déployer dans la direction qu’ils ont choisie.
Je ne pourrais finir cet article, bien entendu, sans vous parler de leurs écrits. J’ai aimé leurs plumes, leurs plumes respectives et leur plume conjointe. J’ai eu grand plaisir à lire les articles de leur blog. Et aurai certainement beaucoup de plaisir à découvrir le récit qu’ils publient, et dont ils nous ont lu plusieurs extraits ce fameux soir. Vivement qu’ils soient traduits en français !
Je vous encourage à jeter un œil à leur blog ici, ainsi qu’à leur photos sur Tumblr et google +.
Les photos de la soirée où je les ai découverts présentés ci-dessus proviennent du profil google + de Joshua Fields Millburn que vous pouvez consulter ici.
Nous étions réunis au « Housing works cafe bookstore » dans le quartier Soho de Manhattan. Ce lieu magnifique est une librairie-café à vocation humanitaire. Housing Works oeuvre pour aider les sans abris et les malades atteints du sida. Tous les livres de ce lieu parviennent de donateurs et tous ceux qui travaillent dans le café et la librairie sont bénévoles. J’avoue trouver le lieu magique et adorer y déambuler régulièrement. Une musique envoutante et une atmosphère chaleureuse et conviviale y règnent à toute heure.