Pour l'arrivée des fêtes, Kimamori vous propose une petite sélection de romans à offrir, aux autres ou à soi-même parce qu'après tout, ça ne fait pas de mal non plus.
Je suis donc restée dans mon domaine de la littérature de l'imaginaire pour vous présenter deux classiques qu'il faut avoir lus au moins une fois dans sa vie. Alors, certes, avec ces deux dystopies nous sommes bien loin de la magie de Noël et du plaisir réconfortant d'une lecture chaleureuse et apaisante. Avec Le meilleur des mondes, d'Aldous Huxley et Fahrenheit 451, de Ray Bradbury, on a plutôt envie de serrer un peu plus son plaid contre soi, en se disant que 2020, finalement, ce n'était pas si mal.
La collection Folio SF a publié cette année une sublime édition du chef-d'œuvre de Ray Bradbury, et rien que pour ça je ne peux que vous conseiller de vous le procurer. La couverture est à moitié calcinée, tout comme les pages du roman, noircies du début à la fin. On pourrait presque sentir le papier bruler et se désagréger sous nos doigts. Cette idée fait le lien avec l'histoire même du roman. 451 degrés Fahrenheit serait la température à laquelle un livre se consume, et dans la société dépeinte par l'auteur, on en brûle énormément. La lecture étant considérée comme un acte de rébellion, et antisocial, une équipe spécialisée de pompiers est chargée de détruire tous les livres. Pour le bien collectif, il est d'ailleurs interdit d'en détenir. Nous suivons Montag, un de ces pompiers, qui rêve d'un monde différent...
Dans Le meilleur des mondes, Aldous Huxley dépeint, lui, une société qui aurait un contrôle total sur les naissances de sa population. Il n'y a plus que des bébés éprouvettes, génétiquement modifiés afin de créer des êtres répondant à des critères de castes ; Les Alphas sont l'élite, les Bétas des exécutants, les Gammas des sortes d'employés sous-traités, et enfin les Deltas et les Epsilon destinés aux travaux les plus pénibles. Ce nouvel Etat Mondial encourage notamment la prise d'une drogue qui inhibe toutes pensées négatives afin d'être éternellement heureux. Enfin, seulement jusqu'à 60 ans, car le produit diminue fortement l'espérance de vie. Nous suivons le psychologue Alpha Bernard Marx, complexé par son physique bien en dessous des critères imposés à sa caste. Il se rendra dans une des nombreuses réserves où l'État a cantonné les derniers humains sauvages.
L'auteur de cet article et désormais chef de rubrique Littérature de l'Imaginaire dans le journal bimensuel et sur le site de Kimamori est Amalia Luciani. Découvrez-la par ses propres mots :
Je m'appelle Amalia, j'ai 26 ans. Diplômée d'un master d'histoire, je suis passionnée d'écriture et de livres, tout particulièrement dans le domaine de la fantasy, de l'anticipation et des polars bien noirs et sanglants.
Mes articles sont parus dans divers journaux, dont en 2013 sur le site de l'Express. En 2012, une exposition individuelle à la galerie Collect'Art de Corte a célébré mes photographies, ma seconde passion. Enfin, en 2018, j'ai remporté le prix François-Matenet, à Fontenoy-le-château dans les Vosges avec une de mes nouvelles ayant pour thème l'intelligence artificielle. La même année j'ai co-animé une conférence sur la place des femmes en Corse, du 19ème siècle à nos jours, un des thèmes de mon mémoire de recherche à l'Université.