Je me suis réveillée ce matin avec un conte en tête. Je ne retrouve ni sa provenance ni son origine mais elle m’est restée en tête probablement parce qu’elle explique tant de choses, du passé et du présent, et de notre monde très financier aussi !
Nous sommes dans un village africain. Une famille nouvellement installée souhaite préparer un plat en grande quantité ce jour-là. Or elle ne dispose pas d’une grande casserole. Le père de famille va voir son voisin et lui demande de lui prêter une grande casserole. Chose que le voisin fait.
Le lendemain notre homme retourne voir son voisin pour lui rendre sa casserole. Mais la grande casserole est accompagnée d’une petite casserole.
– Je ne t’avais donné qu’une casserole, lui dit le voisin.
– Il a fait un petit, qu’est-ce que tu veux? J’peux pas les séparer quand-même…
– Ah, s’il a fait un petit, je dis pas! Il faut les laisser ensemble.
L’histoire se passe. Quelque temps se passe. Et un beau jour notre homme retourne voir son voisin et lui demande de nouveau de lui prêter une grande casserole. Très content, le voisin la lui prête.
Plusieurs jours, ou peut-être plusieurs semaines se passent mais le voisin ne voit pas revenir sa casserole. Alors il décide d’aller la chercher. Un air contrit sur le visage, l’emprunteur lui annonce la mort de sa casserole. Et le voisin de s’énerver. Mais enfin une casserole ça meurt pas. Ben si, celle-ci a rendu l’âme et on était bien trop triste pour venir te l’annoncer…
Le propriétaire de la casserole va voir les anciens du village et se plaint. Il leur demande de régler ce différend et de faire en sorte que sa casserole lui soit rendue, parce que tout de même, on n’a jamais vu le décès d’une casserole, de mémoire d’homme!
Le conseil des anciens se réunit et se concerte. On convoque l’homme et on lui annonce que sa casserole est bien morte. Devant la mine incrédule de ce dernier, on lui explique :
« Si une casserole peut donner naissance,
elle peut tout aussi bien mourir. »
La peinture présentée est de Fo Koudjo